Michaël Teixeira en a longtemps rêvé… Et son projet s’est concrétisé en pleine année du Chat (ou du Lapin selon qu’on vit au Vietnam ou en Chine). Son Mèo Midnight est une adresse un peu à part, une référence asiatique mi-bistrot et mi-resto, proposant un juste aperçu de l’effervescence culinaire asiatique contemporaine. Pas de riz cantonnais, pas de folklore mais une cuisine fine, pensée à partir de produits frais et locaux, dénichés sur des marchés paysans, des viandes et charcuteries du nord-Aveyron, et des poissons à l’accent marseillais.
« Pour l’ouverture du restaurant, j’ai demandé à Shan Jiang, chef originaire du Nord-Est de la Chine, de réfléchir à la carte. C’est une cuisine qui lui ressemble, nourrie par ses curiosités et son goût pour la gastronomie tant asiatique qu’européenne », explique un Michaël Teixeira, ému et porté par sa passion pour l’extrême-Orient.
L’adresse se lit comme une enfilade de pièces monochromes, chaque chapitre est peint de jaune orangé, pêche, rouge prune… La cuisine s’ouvre sur les salles, et on ne sait si le client mange en backstage ou si la brigade cuisine sur la table voisine. Pour l’heure, les soirées s’envisagent en terrasse, sur cette placette taillée sur-mesure pour accueillir le projet. Quatre entrées, deux plats, autant de desserts. Laissez l’envie guider l’appétit.
Le travail des sauces est incroyable : les moules sont sautées-fish sauce-poivre noir-sauce soja et dynamitées au basilic thaï ; les spring rolls (crevettes poireaux) à peine croustillants léchés d’une sauce cacahuètes et mayo piment tiennent tête au poulet frit tang cu baignant dans une shauxing wine-vinaigre de riz et gingembre cébette.
Lors d’une prochaine réservation, s’il ne figure pas à la carte, il faudra demander à Michaël son secreto iberico (hanche de cochon pata negra) à la laotienne, mariné dans une sauce huîtres-poivre blanc-jus de citron vert-fish sauce et piment-riz gluant brûlé. Un habillage très novateur qui titille la langue par son intensité. Les irréprochables classic Shangaï noodles ouvriront la porte sur le dessert : un tang yuan. Ce sont des boulettes, ancêtres des mochi, garnies de praliné cacahuètes au beurre salé, baignant dans un jus de fraise et thé oolong. Troublant.
Rarement, restaurant comme Mèo Midnight, ne reflétera autant la passion d’un homme et sa dilection pour l’Asie. Michaël Teixeira respecte son sujet autant que ses clients ; la cuisine est fine et les assaisonnements portés au pinacle. Une adresse identitaire qui nous en apprend autant sur l’identité des peuples que leur sensibilité. Le rapport qualité-prix est excellent, c’est une des plus belles tables de ce genre à découvrir à Marseille… de toute urgence.
Mèo Midnight, 94A, rue d’Aubagne, Marseille 1er arr. ; infos au 04 91 72 06 11. Carte 40 €.
Mèo brothers, Mèo Midnight, Chungking express, 4TH Chamber… une story family
« Le resto Mèo Midnight est l’aîné des Mèo brothers » prévient Michaël Teixeira. Très prochainement, un café, le Chungking express (94, rue d’Aubagne, 1er) ouvrira également de 8h à 17h du mercredi au samedi pour proposer des cafés et petits-déjeuners. Pour l’heure, il sert déjà des banh mi entre 12h à 14h30 en attendant une carte de snacks et pâtisseries dès la rentrée. Dans un troisième temps, 4TH Chamber, en référence au morceau du wu tang – la version night du Chungking, ouvrira pour proposer une belle sélection de vins natures accompagnant des tapas d’Asie du Sud-Est.
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