Petit parpaing a bien grandi et continue à flotter sur la vague du succès. Les années passent et la réputation de cette équipe demeure, conservant son âme mi-bohème mi-urbaine, le bar de quartier réunissant toujours voisins, copains et touristes en quête du Marseille spirit. Plancher au sol, murs à l’état brut, chaises en formica d’époque comme on en raffolait voilà 10 ans, le décor respire la débrouille et le goût assumé du vintage.
Au déjeuner, l’ardoise se résume à quatre recettes dont une petite échine de cochon grillée-crème de chou-fleur brûlé-jus réduit citronnelle, fettucine fraîches-épaule de veau effilochée et oignons confits-jus persillé. Les végétariens seront à la fête avec une burrata-fenouil braisé-polenta crémeuse citron confit-crème balsamique et amandes torréfiées. C’est court, net et précis, tout ce qui plaît et, surtout, rassure. L’autre plat du jour, des tentacules de poulpe snackés accompagnés de pommes grenaille frites et d’une épatante mayonnaise ail-anchois, aguiche les plus blasés. La cuisson du céphalopode est parfaite, les chairs sont charnues et leur saveur rocailleuse résonne sur la mayonnaise qui assume ses partis pris aillés. La gouaille de cette assiette et ses saveurs rugueuses s’accompagne aussi d’un mesclun, pas trop assaisonné et éclairé ici ou là d’olives taggiasca et de câpres au vinaigre.
Il y avait certes cette brioche façon pain perdu aux nectarines, cette crème aux oeufs ou la tarte citron-meringue, mais c’est l’entremets choco-noisette qui avançait les meilleurs arguments. Si le dessert répond aux attentes, il s’avère quand même assez sucré et on l’associera à un expresso pour contrebalancer et rééquilibrer la bouche, le cacao et le café faisant décidément très très bon ménage. Difficile de ne pas afficher un sourire de contentement en fin de repas, difficile de ne pas se réjouir d’un tel rapport qualité-prix.
Alors faut-il y aller ? Oui si on aime les assiettes aux saveurs assumées et qui ont l’accent méditerranéen. Oui pour le service rapide et souriant et oui, enfin pour le souci qu’affiche la cuisine à proposer du salé et du sucré aussi gourmands l’un que l’autre. Les années passent et le Parpaing qui Flotte ne change décidément pas…
Le Parpaing qui Flotte, 3, rue Goudard, Marseille 5e arr. Infos au 04 13 20 34 76. Carte : 20-23 €.
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