Les journées sont marquées, au mieux, par l’attente, au pire, par l’arrêt pur et simple de toute activité. Si de très nombreux artisans boulangers arrivent à tirer leur épingle du jeu par la seule vente de pain, ces derniers reconnaissent ne vendre quasiment plus de pâtisserie. Du côté des pâtissiers, les chiffres flirtent avec le zéro et ceux qui ont investi récemment ont peur de ne pas garantir leurs remboursements. « Dans les semaines qui arrivent, je garde espoir que les gens s’achèteront de temps à autres un gâteau. Un gâteau c’est une petite dépense pour un grand plaisir ». Un espoir auquel cet artisan, qui demande l’anonymat, se raccroche éperdument…
A situation exceptionnelle, organisation exceptionnelle. Les chocolatiers et pâtissiers, en cette veille de Semaine sainte et des fêtes de Pâques rivalisent d’ingéniosité pour faire vivre leurs enseignes. Hugo Renoux a mis tout le personnel de la Boutique du Glacier au chômage partiel et tient seul la barre : « Le magasin est fermé depuis le 16 mars, regrette-t-il. Tous les chocolats de Pâques sont prêts et c’est moi qui assure les livraisons à domicile », dit Renoux. Esprit d’entraide, des amis restaurateurs ont intégré les chocolats de la Boutique du Glacier dans leurs menus également livrés à domicile. « Il y a une centaine de pièces, du petit sujet à 8 € aux très grosses pièces de plus d’un kilo coulées dans des moules anciens, énumère l’artisan. Je ne propose plus de gâteaux et veux travailler sans prendre de risques, ni pour moi ni pour le personnel » dit Hugo Renoux.
Clément Higgins et Aurélie se sont, eux aussi, remis en configuration minimale : – Nous avons fermé les deux magasins le 17 mars, pour éviter tout risque et l’équipe est en chômage partiel, souffle Clément. Nous avons, un temps, pensé à rouvrir les magasins pour les fêtes de Pâques mais ça n’aurait pas eu de sens de se remettre en danger alors que l’épidémie gagnait en virulence ». Pour le 12 avril, le pâtissier chocolatier avait limité sa production à 50% des volumes commercialisés en 2019, bien lui en a pris. « Je suis tout seul à la production et Aurélie s’occupe de la prise des commandes et du colisage ». Les magasins Bricoleurs de Douceurs seront fermés et ne vendront que sur commandes au préalable du dimanche 5 au lundi 13 avril, « après, on verra si on continue comme ça ou si on ferme », dit Higgins. Outre les chocolats, des gâteaux seront proposés : un Marseille-Brest, un saint-honoré, des cakes, brownies, flans et une tarte aux premières fraises-praliné sésame noir. « Tous les gâteaux seront pour 4 personnes uniquement, on est rarement confiné à 15… » grimace l’artisan.
Sylvain Depuichaffray et son épouse Myriam se sont placés en configuration ultra réduite mais le pâtissier n’avait « anticipé aucune baisse de la demande ». Au contraire, il misait sur des « fêtes de Pâques flamboyantes parce que les fêtes tombaient au premier week-end des vacances et c’est toujours meilleur qu’en plein milieu des deux semaines… Je misais aussi sur des ventes en amont », confesse Sylvain Depuichaffray. Outre une belle gamme de chocolats en trois couleurs, seuls deux ou trois gâteaux seront proposés à la vente pour Pâques et la fin de semaine, ont décidé les Depuichaffray qui se sont attachés l’aide d’un seul pâtissier. Les clients seront servis par Myriam et Sylvain tentera, s’il en a le temps, de l’assister en boutique. Entraide et solidarité.
La boutique du Glacier, commandes au 04 91 33 76 93. Paiement par CB, chèque, virement et espèces, livraisons à domicile.
Bricoleurs de Douceurs, 202, chemin du Vallon de l’Oriol, Matseille 7e ; commandes au 09 86 35 23 92 et sur le site ; Aurélie vous rappelle, encaisse à distance et vous n’avez plus qu’à venir en voiture récupérer votre commande sans descendre de votre auto.
Sylvain Depuichaffray, 66, rue Grignan, Marseille 1er ; commandes obligatoires au 04 91 33 09 75. Du mardi au samedi de 9h à 13h30 jusqu’au 13 avril.
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