Les circuits de distribution des produits agricoles sont en pleine réorganisation. Avec le confinement, la fermeture des restaurants et les nouveaux circuits de distribution des produits d’alimentation, c’est tout un nouveau modèle qui se met en place. L’association la Plateforme paysanne locale, fondée en 2013, était jusqu’alors, une précieuse courroie de transmission. Jusqu’à ces dernières semaines, elle approvisionnait les restaurants, épiceries et primeurs en « produits de qualité et de proximité », issus du travail de petits producteurs, sélectionnés dans un rayon d’environ 120 kilomètres autour de Marseille.
Avec la fermeture des restaurants à minuit, dans la nuit du 14 au 15 mars, et celle des cuisines de restauration collective, ce sont près de 80% des clients de la plateforme paysanne locale qui se sont mis en sommeil. « Nous travaillons encore avec des épiceries et des primeurs encore ouverts, tempère Vijay Ratiney, le gérant de l’association. Les deux premières semaines de confinement, nos commandes ont fait un bond de 20% » précise Vijay Ratiney. Un chiffre qui ne tient pas compte des autres sources d’approvisionnements car beaucoup des clients de la plateforme paysanne locale vont également chercher du côté de la Filière paysanne… « Cette crise nous a amenés un certain nombre de clients particuliers qui groupent leurs commandes mais je doute qu’une fois sortis de cette période de confinement, ils aient encore le temps de peser et morceler les commandes en fonction des besoins de chacun, analyse Vijay Ratiney. En revanche, nous avons gagné la clientèle d’épiceries et supérettes qu’on espère garder comme clientes régulières à l’avenir ».
Une prime pour service écologique
S’appuyant sur le modèle des paniers à domicile et des Amap, Vijay Ratiney compare : « Ils n’ont plus autant de clients qu’à leurs débuts, au lancement, il y a 15 ans. Beaucoup de clients sont revenus au circuit classique de distribution ». Plus largement, le gérant de l’association Plateforme paysanne locale n’est pas favorable aux interdictions ni au rétablissement des frontières : « Je fais partie de ceux qui prônent un allègement des taxes qui pèsent sur les producteurs. On pourrait aussi taxer durement les camions et avions qui polluent en transportant une marchandise d’importation. Beaucoup d’agriculteurs bio militent également pour la mise en place d’une prime pour service écologique rendu ».
Conscient qu’il n’y a pas de mesure miracle mais plutôt une combinaison pertinente, Vijay Ratiney remarque que son équipe, passée de 4 à 2 personnes, est rentrée dans une sorte de routine. « Notre travail demeure malgré tout. On enregistre les commandes, on les relaie auprès de nos producteurs auprès desquels vont s’approvisionner nos camions et nous livrons aux clients leurs commandes ». Au vu des bouleversements actuels, difficile de prédire à quoi ressembleront les prochains mois mais de toute part, des idées éclosent pour des mécanismes pérennes… imagination.
La plateforme paysanne locale, infos au 06 71 20 86 28 et contact@lappl.fr
« La plateforme paysane, c’est une solution d’avenir, un acte militant »
Co-fondateur de Popote avec son pote Nicolas Giansily, Frédéric Charlet figure parmi les clients depuis un peu plus de 8 ans de la Plateforme paysanne locale. « C’est une entreprise associative et j’aime l’idée de faire travailler des paysans locaux et de contribuer à irriguer le tissu économique de ma région, explique-t-il. Epeautre, fuits, légumes, fromages, viandes, laitages… on commande et ils nous livrent », s’enthousisame Charlet. Un service d’autant plus précieux que les paysans rechignent à livrer leurs clients. « Le gros avantage c’est que la Plateforme travaille en flux tendu : sitôt commandé, sitôt livré, rien n’attend dans des frigos, tout est frais, assure le cuisinier de Popote. Pour moi, c’est une solution d’avenir qui devrait se généraliser partout en France ».
Popote, un service de livraison de plats prêts à manger, une cuisine sans artifice, des plats du quotidien comme les préparaient nos grands-mères.
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