De l’ancienne cave à vins, ils ont conservé la devanture en bois. Ils ont aussi poussé le bouchon jusqu’à demander à un peintre en lettres d’écrire « le Poisson rouge » en relief, histoire de faire perdurer « l’esprit quartier » de leur bistrot-cocktails. Depuis quelques mois, l’itinéraire réussi d’une soirée dans le quartier du boulevard Chave passe obligatoirement par le Poisson rouge avec les deux frères, Daniel et Serge, et leur ami de toujours, Romain, aux manettes.
Le trio s’est fait connaître avec la Ruche, qu’ils ont fondée à Saint-Victor en 2015, et cédée sept ans plus tard. « Pendant quelques mois, on a profité de nos enfants et de nos familles respectives, on a voulu prendre du temps pour nous tout en gardant un œil sur d’éventuelles opportunités », raconte Romain. Et c’est par un beau matin de 2023, en farfouillant dans les rues du 5e, qu’ils tombent sur une cave à vins vieille de 80 ans, restée dans les mains du même caviste pendant 36 ans. « On a aimé la devanture, son histoire. Alors on est rentré, on a acheté une bouteille de vin et ça s’est passé comme ça », glisse Serge.
« Le quartier est sympa, il y a une population extraordinaire. Des gens qui ont le sourire et qui se parlent »
Mi-bar mi-bistrot, « le Poisson » croise l’effervescente clientèle à cocktails avec les amateurs de bons vins. On vient y picorer, grignoter ou manger mais le soir seulement, « car en soirée, les clients sont moins pressés, ils oublient l’heure et se détendent, analyse Serge. Quand on quitte le bureau, on oublie le téléphone ; le Poisson, c’est le lieu comme à la maison où on vient pour un apéro ou partager quelques assiettes ». Charcuteries, fromages, croquettes moules-chorizo, daube de joue de bœuf ou camembert rôti puisent dans le registre canaille sur des airs rouge (Gueule de loup en Provence, Syrahvissante 2023 de Louis Chèze, Héritage chez Gilles Robin en Crozes-Hermitage) et blanc (le Mumu chardonnay en vin de France Loire, Ni vu ni connu de Louis Cheze en Ardèche).
La carte change toutes les trois semaines « avec des lignes simples et la garantie du fait maison », assure Romain. « Un camembert c’est chaleureux et convivial », complète Serge. Très attachés à la possibilité de manger au comptoir, les trois associés défendent le triptyque ardoise-sourire-comptoir car « c’est ça un bistrot. Nous sommes heureux quand les gens se découvrent, se parlent, c’est ça notre kiff, c’est ce qui nous nourrit. Quand quelqu’un pousse la porte seul et repart deux heures après en rigolant avec de nouveaux potes, on se dit qu’on a réussi quelque chose ».
Le Poisson rouge, 1, rue Briffaut, Marseille 5e arr. ; infos au 04 91 37 11 30. Le soir dès 18h.
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