Les Rencontres des Cuisines africaines seront à la démesure de leur continent. Produites par Les grandes Tables-I.C.I et Chefs in Africa, les 1er et 2 mars prochain, ces deux journées mettront en lumière 54 pays, 70 acteurs culinaires africains et des diasporas, 22 rencontres, des tables-rondes, des discussions et des soirées forcément gourmandes. « Nous avons pensé ces journées comme un moment d’échanges et de partages entre les différents acteurs des cuisines en Afrique et en Europe, avance Axel Mbetcha Tiezan, coordinateur de ce rendez-vous. Il s’agit de faire le point sur les dynamiques qui naissent et quelles actions on peut engager pour aider au développement de ces cuisines ».
Natif du Cameroun, féru de cuisine et formé à l’Institut Paul-Bocuse d’Ecully, aux portes de Lyon, Axel Mbetcha fait le distingo entre pays et continent : – Nous porterons un regard nouveau sur l’héritage et sur ce que les diasporas peuvent apporter de nouveau à la scène contemporaine africaine ».
Une assiette et un discours politiques
Sur un si vaste territoire, les pratiques sont multiples et les Rencontres se sont donné pour objectif d’y voir plus clair…. Et à mettre en évidence tous ces produits communs à l’instar des épices, ou propres à certaines régions, comme de l’ananas pain de sucre du plateau d’Allada au Bénin, de l’huile d’olive téboursouk tunisienne, des riz sénégalais et du poivre du Penja. De l’agriculture à la culture, il sera aussi question des producteurs qui entament des démarches de protection des zones de production avec des IG (inscriptions géographiques) ; des débats portés par les chefs qui incarnent ce revival, évoqueront les migrations comme autant de vecteurs de diffusion des savoirs culinaires. Corollaire des discussions, la volonté de déconstruire certains clichés dont peuvent parfois souffrir ces cuisines. Fabrice Lextrait, figure tutélaire des Grandes Tables de la Friche, cultive la formule lapidaire : – Pendant deux jours, ici, l’assiette sera politique et c’est assumé ». Une petite phrase riche de sens à l’heure où l’Europe questionne son modèle agricole.
Rencontres des Cuisines africaines, Friche la Belle de Mai, 41, rue Jobin, Marseille 3e arr. Toutes les propositions sont publiques et gratuites sur réservation obligatoire
Deux jours de Rencontres des Cuisines africaines
Les tables rondes
Saveurs et savoirs, entre héritages et création (1h15) Un plateau, un animateur ou une animatrice, des personnalités de tous les horizons, une fine lame en cuisine : un format collectif pour débattre des grandes thématiques qui irriguent des cuisines africaines d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Vendredi 1er mars. 10h – Collecte et codification des cultures culinaires. 12h10 – Des pratiques à la patrimonialisation. 14h – Promotion des produits et des territoires : des Indications géographiques (IG) aux événements culinaires. 17h15 – Valorisation et diffusion des cuisines africainesSamedi 2 mars. 10h30 – Des ingrédients d’Afrique partout et pour tous. 12h40 – Retour aux sources ! Production et développement durable.
15h15 – Formation et éducation, dans quelles conditions ? 18h15 – Pour un panafricanisme culinaire.
Les entretiens
Quatre parcours singuliers (20 min) Ces interviews, menées en face-à-face, mettront en avant des histoires et régions multiples. Le point commun entre ces parcours ? Tous sont à la fois des sources d’inspiration et des témoignages pour prendre la pleine mesure de la richesse et de la vitalité des cuisines africaines.
Vendredi 1er mars. 11h15 – Un écosystème culinaire local, de l’éducation à la diffusion (Dieuveil Malonga)15h15 – Cuisine et biodiversité (João Carlos Silva) Samedi 2 mars. 11h45 – « Je suis africaine » (Fatéma Hal)
12h30 – La résidence de chefs, un outil de promotion et de création (Nadia Kopogo)
Démonstrations culinaires
Conversations cuisinées autour des IG (30 min) Un chef ou une cheffe, un ou une représentante du monde agricole, artisanal, journalistique ou universitaire : les démonstrations mettent les produits à l’honneur, et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit d’Indications géographiques (IG), dont le potentiel en Afrique reste immense.
Vendredi 1er mars. 11h40 – Autour du poivre de Penja (Cameroun)13h30 – Autour de l’ananas pain de sucre du plateau d’Allada (Bénin)
16h45 – Autour de l’attiéké des lagunes (Côte d’Ivoire) Samedi 2 mars. 12h10 – Autour de l’huile d’olive de Téboursouk (Tunisie)
14h45 – Autour du café (Éthiopie)
17h45 – Autour du riz (Sénégal)
Les ateliers
(Dé)constructions (45 min) En Afrique même et au-delà du continent, plusieurs idées reçues pèsent encore parfois sur les cuisines africaines. Quoi de mieux, pour les déconstruire, que de cuisiner ? Deux productions culinaires, menées en parallèle sur le plateau, seront conduites en interaction avec le public.
Vendredi 1er mars. 13h – Pimentée ma cuisine ? Si je veux !15h45 – Au cœur du végétal Samedi 2 mars. 14h – Du (très) bon usage du gras
17h – Les velléités gluantes du gombo
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