C’est le petit dernier qui vient hanter la rue Sainte avec une enseigne qui, rien qu’à la prononciation, fait (sou)rire. Mathieu Paoli et Diane Giorgetti viennent d’ouvrir le Oaï, qu’il conviendra de prononcer le « Wouaille » en appuyant bien sur le ‘ille » final. Les deux associés ne se sont pas lancés au hasard, Mathieu ayant appris le métier avec sa maman dans trois affaires familiales, la Crêpe au Carré, au Petit bistrot et le Bistrot des Dames. Diane, elle, après un cursus classique, est allée à Bonneveine tout apprendre des métiers de la sommellerie.
Les deux se sont connus chez Greg Hessmann, au bar de la Relève, et ont eu l’idée de s’associer pour mettre le Oaie à la rue Sainte.
Ils voulaient proposer un restaurant marseillais avec des pieds-paquets, de la daube, des panisses, des encornets farcis avec de l’ail et de l’huile d’olive à tous les coins d’assiette ronde. Aussi, Mathieu qu’on voit souvent traîner à Vauban, et Diane ont-ils recruté un autre pote de la Relève, William Wantz, pour conduire la cuisine. Formé 6 années durant chez Frérard au Sofitel et 4 ans chez Marrou, William a aussi fait les riches heures de Ricou à Ventabren… Un parcours provençal qui fait oublier ses origines alsaciennes…
A l’heure du déjeuner, tout le monde est là : les potes bien sûr et ceux qui le deviendront. L’ardoise passe de table en table ; poireaux-jambon-béchamel, court bouillon de lotte safrané-fregola sarda, champignons farcis, encornets sautés… Les assiettes traversent le passe à un rythme soutenu. Les pieds-paquets ont été cuits 12 heures et la sauce tomatée se laisse saucer avec un pain à la croûte croustillante. Les couteaux persillade poussent à se lécher les doigts et leur caractère aillé marque leur personnalité. La mousse choco-piment d’espelette donne les nerfs et le flan aux œufs, évidement fait maison, se pare d’un caramel beurre-salé tout très bon.
Alors peut-on aller mettre le Oaï à la rue Sainte ? Oui et plutôt deux fois qu’une car c’est bon, ça change tous les jours et parce que Mathieu et Diane sont des gens cool ; la preuve, ils ont plein d’amis. Ça trinque, ça rigole et ça mange, preuve que l’adresse à de belles heures devant elle. En soirée, on prend les mêmes et on recommence en mode quelques mini assiettes et des bouteilles à partager à moins que vous ne préfériez accompagner les bouteilles d’un ou deux plats, genre pavé de rumsteak-mousseline de légumes ou médaillon de lotte-bouillon épicé-compote de fenouil. Prêts pour le oaï ?
Le Oaï, 40, rue Sainte, 1er ; Instagram @oai.marseille Carte 30 €.
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