Les travaux ont été menés dans le secret suscitant chez ceux qui s’interrogeaient un sentiment de quasi-clandestinité. Rosie accueillera ses premiers clients vendredi 2 juin et lèvera enfin le voile sur ses ambitions. A l’origine de ce qui fut par le passé la Ferme, le Comptoir des panisses ou le Rubirosa, il faut aller chercher Yoann, Laurent, Antony et Antonin. Le quatuor a baptisé ce nouveau restaurant « à vocation festive », Rosie. « Un prénom féminin qui serait celui d’une aïeule, une vieille dame qui aurait hanté les lieux, qui aurait habité la rue et aurait pris ses aises ici », explique Antonin. Le décor, volontiers noir, contraste avec le prune des banquettes de velours, les murs dorés, cuivrés et abîmés, les tables nappées de coton blanc.
Le comptoir et le bar reprennent les codes dorés, avec un carrelage vert cette fois. « La volonté est d’ouvrir un restaurant de cuisine savoureuse, bourgeoise, bien campée sur les classiques », confie le chef, Antony Germani, déjà aux avant-postes du restaurant « un Petit Cabanon ». « Comme tous les restaurants festifs, encore trop rares à Marseille, certains soirs de la semaine, à la fin du repas, on montera le son pour basculer dans le restaurant où on s’amuse, un restaurant-club », résume Yoann de Kérimel.
La formule déjeuner se déploie autour d’un poireau farci au pagre-huile de poireau et timut, de pacari farcies au paleron de bœuf-carottes déclinées et jus de bœuf et d’un chou fraise et tonka. A la carte, un délicieux tartare de bœuf Aubrac-sauce cocktail surprend sur son petit coussin de pomme de terre croustillante. Le théâtral ceviche de pagre de Méditerranée copeaux et eau de fenouil mise tout sur la peau idée de poisson façon chips. Des eaux, des jus réduits, de la concentration aromatique, on devine la patte du chef Germani qui a demandé à Stéphanie Borelli de mettre ses intentions en assiette.
Rosie, adresse à cocktails
Du loup de Méditerranée cuit en feuilles de figuier-courgettes et lait de kéfir à la volaille aveyronnaise cuite entière en croûte aux artichauts, jus de câpres et cuisses confites, Stéphanie cuit, taille, assaisonne, rissole, imbibe avec bonheur. Le filet de bœuf véritable sauce au poivre-pomme os à moelle doit d’abord beaucoup à la qualité des produits, à la maîtrise classique ensuite du duo Antony-Stéphanie.
Vacherin rhubarbe ? Tarte aux fraises de pays-confit à la fleur de sureau-crème fermière et sorbet ? Mousse au chocolat crumble fin au pur cacao-écume de blanc fumé et sorbet chocolat Vietnam ? Les desserts s’imaginent comme l’histoire d’un film qui n’aurait pas de fin. Alors faut-il aller chez Rosie ? Si c’est pour manger, vous n’hésitez plus une minute et y courez en toute confiance. Si c’est pour faire la fête, sachez que c’est en soirée aux environs de 23 heures. La carte des cocktails et ses quelque 13 recettes est exemplaire. D’aussi loin qu’on se souvienne, de l’Embarcadère, ancien fief de Yoann, au Cabanon d’Antony, on a toujours passé d’excellents moments chez les deux compères qui ajoutent aujourd’hui, une corde à leur arc. Bien manger est difficile mais « faire » la nuit l’est tout autant… Allez, on embarque.
Rosie restaurant, 23, rue Sainte, Marseille 1er arr. ; infos au 04 91 39 00 78. Déjeuner, formule 29 € ; soirée, carte 70€ ; cocktails de 12 à 14 €.
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