A voir ses vitrines, on comprend mieux tout le sens de l’Ardant, joli nom donné à cette nouvelle rôtisserie qui vient juste d’ouvrir avenue de la Corderie dans le 7e. « Très souvent après la période Covid, lorsque des amis venaient à la maison, nous n’avions souvent qu’une pauvre tomate au frigo, se rappelle Cédric, le fondateur de l’enseigne, très affairé en ce grand jour d’ouverture. Et à chaque fois, je me demandais où trouver de quoi préparer un copieux apéro ou un bon rôti avec son jus à poser sur la table »… Au fil des mois, l’idée et l’envie demeurant toujours aussi pregnants, l’entrepreneur entame le tour des rôtisseries de Marseille, avec la ferme conviction qu’il y avait « quelque chose à faire ».
Ardere, V. transit. lat. : verbe italien dérivé du latin qui signifie brûler, griller, flamber.
« Perso, je mange moins de viande qu’avant et je peux passer deux ou trois jours sans en consommer mais lorsque j’en mange, je veux que ce soit intéressant. Et pour qu’une viande soit intéressante, il faut se questionner sur son origine et les éleveurs ». Au gré de ses recherches, Cédric se lie avec une coopérative d’éleveurs qui décrochent l’or au Concours général agricole lors du dernier salon de l’Agriculture. Un rapport de confiance s’instaure, notre rôtisseur pourra proposer des volailles Label Rouge, des bêtes élevées au grain, en liberté et sans antibiotiques… Du fait maison, des produits de qualité, des recettes simples et de bon goût, Cédric, qui a longtemps travaillé dans la restauration, a mis tous les atouts de son côté.
« Chez moi, le jus de poulet, ce n’est pas du gras, c’est un vrai jus de poulet à base de carcasses et d’ailerons. C’est le jus qui fait le plat et à chaque plat, son jus »
Au fil des jours, les vitrines se chargent de ribs de bœuf ou de poitrines de cochon confites 24h à basse température, de souris d’agneau, de jarrets et ribs de porc. En guise d’accompagnements : des pommes de terre rôtisseur ou dauphines (farcies à l’emmental), des beignets de courgettes (olives taggiasche, parmesan et fleur de thym), des aubergines parmesane et des arancini. « On a tous des vies compliquées et on a besoin de recettes qui rassurent, un bon plat simple avec du goût, ça nous rend heureux, c’est du bonheur », estime le fondateur de l’Ardant.
Dès l’entrée à droite, un petit corner spécial apéro aligne une sélection funky de sauces qui piquent, de chips, sablés, tartinables, mais également des limonades et des bières. Un choix d’une quinzaine de bons vins renouvelé toutes les deux semanines, prouve l’attachement de Cédric aux bonnes quilles. « Nous servons toute la journée non-stop, c’est aussi ça le sens de l’hospitalité ». Adieu la restauration ampoulée et dépassée, c’est le début d’une nouvelle ère parce que « les clients veulent passer de bons moments à table. C’est le retour des fromageries, des boulangeries, des rôtisseries… Les restaurants qu’on a connus sont en pleine mutation », analyse le jeune commerçant de 42 ans. C’est l’âge où on change de vie, dit-on.
L’Ardant rôtisserie, 3, bd de la Corderie, Marseille 7e arr. ; infos au 0 662 600 720. 10h30 – 19h30 (13h le dimanche)
Un déjeuner savoureux qui m’a fait découvrir l’épigramme d’agneau succulente et les originaux beignets de courges aux noix. Accueil et service chaleureux. Un très bon moment !!