Vendredi 5 mars dernier, Samuel Montgermont a été élu président de l’Union des maisons de vins du Rhône (UMVR). En clair : Montgermont dirige désormais le syndicat professionnel des négociants de la vallée du Rhône. Samuel Montgermont occupait le poste de vice-président de l’UMVR depuis 2014, il succède à Etienne Maffre. Dans son discours prononcé dès le résultat du vote annoncé, le nouveau président affirmé qu’il fallait dès maintenant « maintenir le cap, mettre les bouchées doubles dans un contexte sanitaire, économique, politique et législatif officiellement défavorable à l’épanouissement de nos entreprises ».
La France, qui est toujours le 1er marché des vins du bassin rhodanien, connaît une vague de déconsommation violente et plus rapide que prévu. Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) annonce une chute de 60% de la consommation de vin dans les 10 ans à venir et résume la situation par une formule : « Hier, il s’agissait de boire moins mais de boire mieux. Aujourd’hui, boire moins c’est mieux ». Dans ce contexte préoccupant, Samuel Montgermont estime que l’on ne peut pas lutter contre des changements structurels et la montée en puissance de politiques de diabolisation de l’alcool et du vin. En revanche, il est possible d’accompagner, voire d’anticiper l’évolution des tendances si les acteurs du vin intègrent des indicateurs sociologiques à leurs réflexions stratégiques. « En comprenant et en accompagnant l’évolution de la société et des modes de consommation, en travaillant ensemble, les vignerons et les négociants de la Vallée du Rhône pourront anticiper la demande et élaborer des vins sur-mesure, adaptés à la réalité des marchés en France et à l’export, en GMS ou chez les cavistes ».
C’est avec la cave de Cairanne, sous le coup d’un redressement judiciaire, qu’il marque les esprits et fait bouger les lignes avec la mise en place en 2013 d’un accord de mutualisation du site de production. « Un partenariat gagnant-gagnant inspiré des principes du développement durable : les coopérateurs vivent en parfaite autonomie et moi je vinifie mes propres côtes-du-Rhône, mes villages et des gigondas aussi avec des raisins que j’achète chez d’autres vignerons », explique-t-il alors. Désormais en charge des Grandes Serres, le négociant affirme, comme un mantra, qu’ « il n’y a rien de plus galvanisant que d’assembler un vin destiné à la grande distribution avec la même attention qu’une micro-cuvée mais sur des volumes de 100 000 cols et d’obtenir la première place dans une dégustation à l’aveugle ».
Ajoute un commentaire