On dirait communément que cette façade ne paie pas de mine. Et pourtant, le Sushi street café est devenu un lieu quasi-mythique, un lieu de pèlerinage. Il y a 20 ans, Tao, une Irlandaise qui parlait un français délicieux assaisonné d’un accent à couper au couteau bien effilé, ouvrait le premier sushi restaurant de Marseille. Ça peut faire sourire aujourd’hui mais à l’époque, les Marseillais faisaient la grimace à l’idée de manger du poisson cru. Tao, ancienne pâtissière chez Georges Blanc à Vonnas, à force de fraîcheur et de recettes à la fois traditionnelles et créatives a percé dans un style qui ne surprend plus personne…
Et aujourd’hui ? Tao s’en est allée, confiant son échoppe à des Japonais qui perpétuent l’exigence et les plats qui ont construit la légende. Dans le tourbillon des adresses qui ouvrent, ferment, des chefs qui ne tiennent pas en place, la façade ressemble à un menhir que rien n’ébranle, au risque de respirer un peu le vieillot. Sur les ardoises pourtant les soupes wantan, soupe miso et salade chae, le fameux pancake japonais le okonomi yaki et autres yaki udon continuent à nous faire de l’oeil. Rien, rien des grands classiques ne manque à l’appel, jusqu’au poulet katsu et aux sardines frites au saké.
Au déjeuner, les gyoza ouvrent l’appétit. Ils sont croustillants sur un côté, magnifiquement rissolés et aspergés de goutelettes d’une sauce gluante semblable à un caramel salé. Puisqu’ils sont à la mode en ce moment, les râmen s’imposent. Dans un bouillon façon miso, quelques edamame surnagent aux côtés de lamelles de poulet et d’un oeuf coulant à coeur. L’ensemble est fumant, habité de longues pâtes aux oeufs très denses. L’omuraisu, une omelette farcie de riz, se mange aussi avec des baguettes, le but du jeu consistant à mettre du riz dans un petit morceau d’omelette plate, de la refermer en bouchée et de goûter… Une petite joie. Les fanas de mochi ou de glace au matcha seront à la fête mais le cheescake au yuzu reste définitivement un must de la maison car il vient fouetter la fin du repas avec ces notes acidulées et énergiques.
Alors faut-il y aller ? Oui, en procession presque religieuse en se souvenant que c’est ici que le sushi est arrivé à Marseille. Oui pour le rapport qualité-prix et la belle initiation à la gastronomie japonaise que le Sushi street café propose et oui, enfin, parce que c’est ouvert le dimanche soir.
Le sushi street café, 24, bd Notre-Dame, Marseille 6e arr. Infos au 04 91 54 17 90. Formules midi 18 et 19,90 €. Soir : 33 et 38 €. Menu vegan : 28 €.
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Je confirme, délicieux !
Ce restaurant n est plus tenu par la même personne
Décevant maintenant