Puyricard souffle cette année ses 50 bougies. Cinquante années ! Une saga familiale entamée en 1967 par Marie-Anne et Jean-Guy Roelandts et qui se poursuit désormais avec leur fils Tanguy et la petite-fille Solène. Comme un clin d’oeil aux liens familiaux qui unissent les Roelandts avec leur équipe, chaque recette de bonbon au chocolat porte le prénom d’un des employés de la chocolaterie. « Dès 1969, mes parents ont ouvert plusieurs boutiques à Aix-en-Provence et Paris notamment, raconte Tanguy Roelandts. Depuis, les calissons et orangettes par exemple sont entrés dans notre gamme, témoins de notre attachement à la Provence ». Labellisée Entreprise du patrimoine vivant en 2010, la chocolaterie travaille sans conservateur ni congélation et revendique son attachement à la dénomination « de tradition française. Ça signifie que notre chocolat est plus léger, moins gras et plus fin que ses homologues belge et suisse ». A ce jour, pas moins de 20 boutiques, 126 employés et 140 tonnes de chocolats sont produits chaque année pour un chiffre d’affaires de quelque 10 millions d’euros. Mais connaît-on vraiment Tanguy Roelandts ?
Un autre métier que chocolatier ?
Ouh… Y’en a toute une série… J’ai commencé tout jeune par la mécanique, j’avais 3 ou 4 ans et je « démontais » un moteur, c’est une passion qui m’anime toujours. J’aime aussi la construction, j’aurais pu être un entrepreneur en villas, j’aime la construction, je préfère la villa à l’immeuble.
Le plus bel endroit pour dire « je t’aime » ?
Euh… dans le désert, seuls sur une dune, sur une montagne avec des sommets en perspective.
Un resto en solo, duo ou entre potes ?
Avec des copains. Je ne dirai pas où je vais pour ne froisser personne mais ça peut être une petite brasserie conviviale ou un restaurant étoilé. J’ai aussi d’excellents souvenirs dans des bouis-bouis d’Afrique.
Qu’aimeriez-vous laisser en héritage ?
Que mes enfants soient heureux, j’aimerais laisser une empreinte familiale, transmettre le bonheur de la famille.
La mode qui vous insupporte ?
Ça… Je n ‘aime pas les modes. La cuisine moléculaire, le bio pour le bio car ce n’est pas une garantie « du bon », le manque de discernement.
Le chocolatier que vous admirez ?
Maman bien sûr et feu Robert Linxe, le chocolatier qui a fondé la Maison du Chocolat à Paris.
Votre plus belle réussite et votre plus beau ratage ?
Mon plus beau ratage c’est la reprise d’une pâtisserie ; c’est un échec cuisant qui m’a marqué. Ma plus grande réussite, ce sont mes enfants et d’avoir maintenu l’entreprise sur les rails ; ici, on travaille avec le même coeur qu’aux premières heures.
Le bonbon qui vous fait craquer ?
Le palet d’or, ou d’argent, plus amer. Tout dépend du moment de la journée ; parfois on va chercher des trucs compliqués alors que là, c’est une simple ganache.
Un samedi soir sous les étoiles ou en boîte ?
Sous les étoiles, je ne vais plus en boîte depuis que j’ai 18-19 ans. J’adore les étoiles.
Vous rêvez de quoi pour Puyricard ?
Que la chocolaterie continue à se développer sans perdre son âme, garder le métier au centre du village, comme le clocher.
Votre plus gros défaut ?
Je ne sais pas, j’en ai plein mais j’ai appris à les aimer avec l’âge. Je suis un paresseux boulimique de travail. Pour aimer les autres, il faut d’abord s’aimer soi même.
Votre prochain voyage ?
Ce sera un pays de cacao. J’ai eu un grave accident il y a un an alors je ne bouge pas mais dès que je pourrai j’irai près des cacaoyers, je suis si bien près de ce fruit !
On casse, on croque, on laisse fondre ?
En dégustation professionnelle, je croque mais quand c’est pour le plaisir, je laisse fondre.
Les critiques vous atteignent-elles ?
Oui et non. J’écoute car ça me permet de grandir, je pratique beaucoup l’introspection.
Le Grand Pastis vous connaissez ?
La boisson ? le grand pastis à la marseillaise ? La façon de le boire ?
Chocolaterie de Puyricard, une boutique près de chez vous.