Le Département décidé à soutenir le secteur
Au vu de la situation et comparativement à d’autres régions hexagonales, la saison sera qualifiée de « satisfaisante » par les professionnels du tourisme départemental. Mais Isabelle Brémond, directrice de Provence Tourisme tempère : – Nous arrivons aux mois de septembre et octobre qui sont, traditionnellement, l’apanage des clientèles étrangères qui représentent 15% des nuitées dans le département. Leur niveau de dépense est bien supérieur à la moyenne des dépenses de juillet et août. Avec les restrictions mises en place par la Belgique, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, pour ne citer que ces pays, nous nourrissons les plus vives inquiétudes ».
Outre les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, les pros du tourisme du 13 mettent aussi l’accent sur les acteurs des mondes « sportif, culturel et événementiel particulièrement fragilisés » que le département et la métropole s’engagent à soutenir activement (lire ci-après). La saison du tourisme en Provence n’est pas terminée et l’épisode Covid-19 non plus.
Comment faire pour booster l’arrière-saison ?
Le Pass Séjours a été lancé pour dynamiser l’été indien dans les Bouches-du-Rhône : pour 1 nuitée dans un établissement marchand du 13 ou dans une location saisonnière professionnelle on vous offre un Pass d’une valeur de 100€. Ce Pass permettra aux résidents et visiteurs du département de pratiquer une activité de loisirs de leur choix : sport, culture, événements…Le Pass Tables À l’occasion de La Grande Tournée Marseille Provence Gastronomie, 2 000 Pass Tables d’une valeur de 50 € seront à gagner et permettront de s’attabler dans l’un des restaurants partenaires MPGastronomie. En septembre, MPG part à la rencontre des habitants et des visiteurs dans le département avec une grande caravane gastronomique. Une sélection de restaurants attachés aux produits de saison et aux circuits courts participeront à l’opération et accepteront les Pass sur tout le territoire des Bouches-du-Rhône, en ville comme à la campagne. Liste des lieux participants sur myprovence.fr
Le tourisme en Provence victime de « l’incivisme » ambiant
Unanimement, les Provençaux, particuliers comme professionnels, ont noté une explosion des cas d’incivisme. Jets de détritus n’importe où, envahissement dans les calanques de promeneurs qui fumaient ou écoutaient de la musique avec des enceintes portables, embouteillages monstres dans certains quartiers de Marseille, refus de port du masque… Les exemples sont légion. « Les policiers et gendarmes ont été à la peine, souligne Danielle Milon. Si on ne sévit pas, les « bons » touristes, iront ailleurs ».
Elus et responsables d’offices de tourisme ont fait part de l’organisation de soirées où la jauge des participants n’étaient pas réduite, où aucun geste barrière n’était respecté, aucun masque porté, les pots de gel hydroalcoolique absents. Ces soirées, souvent organisées à la hussarde ont été rapportées à la connaissance des élus qui s’étranglent : – Ces soirées ne sont souvent pas déclarées et c’est injuste par rapport aux entreprises qui s’acquittent de toutes les obligations, a affirmé Danielle Milon. Par leur comportement, elles contrecarrent les plans sanitaires que nous mettons sur pied. Nous avons besoin d’aide pour faire cesser tout cela car, au final, ce sont les professionnels du tourisme qui en paieront le prix ».
Fermeture des restaurants et bars à 23h. « Initialement, cette fermeture était prévue à 20 heures, dit Danielle Milon. Martine Vassal, présidente du conseil départemental et de la Métropole, et Renaud Muselier, président de la région Sud, ont ferraillé pour « gagner » 3 heures car en filigrane, il s’agit de sauver l’arrière-saison. Le ministre Véran me l’a affirmé : si les chiffres des contaminations baissent, on reviendra sur les horaires… C’est pour ça qu’il faut être intraitables avec les soirées sauvages qui doivent être éradiquées ».
Le cas arlésien. La ville de Patrick de Carolis a particulièrement souffert cet été et Jean-Pierre Bœuf, le Monsieur Tourisme d’Arles regrette l’annulation de la féria de printemps. « Cet été, j’ai noté une baisse de la dépense moyenne des touristes français. Avec les fermetures des frontières décidées par la Belgique et l’Allemagne, je ne suis guère optimiste pour les mois prochains, dit Jean-Pierre Bœuf. Pour ne rien vous cacher, la féria de septembre est des plus compromises ce qui sera terrible pour l’économie de la Camargue car un week-end de féria équivaut à un mois de fréquentation ».
Photos Arno Senoner, Alex Baumel et Lucas Miguel
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