L’adresse ne paie pas de mine et il faut s’arrêter devant la carte pour y déceler le savoir-faire d’un chef à la maîtrise avérée. Reconnu par le cercle culinaire de France, une énième association de toqués qui a le mérite de sélectionner avec discernement ses membres, le chef Philippe Poette fait le pari des formules concentrées au déjeuner et de la restauration de tradition le soir.
Ne sourions pas ironiquement devant cette tartine forestière (poêlée de champignons, magret fumé, pain de campagne et salade), ni devant le camembert rôti (frites et salade) ou la bavette de boeuf sauce aux cèpes car ici tout est frais, excellemment bien amené et délicieusement appétissant. Le chef vise juste en accompagnant son dos de cabillaud d’une sauce vierge au kumquat-tombée d’épinards et frites de panisses ou d’originaux encornets spaghetti à la carbonara chips de parmesan. Produits frais et pleins d’à propos, un soupçon d’imagination et voilà que la formule se répète à midi dans un menu tiré au cordeau à 17,30 €. Mini salade Caesar, navarin d’agneau (fondant comme on aime) avec d’authentiques frites maison (décidément en sous nombre tellement elles étaient croustillantes) et un demi macaron au nutella-chantilly, made in rue Breteuil, que-vous-m’en-direz-des-nouvelles… La clientèle ? Quelques avocat(e)s qui ont roulé sous le bras leur robe et courent ici affamés entre deux plaidoiries, des commerçants et banquiers, le siège de la Caisse d’Epargne est juste à côté…
Une très jolie adresse toute en humilité hautement recommandée pour déjeuner. Et il y a quelques chances pour que la curiosité vous pousse à revenir pour découvrir la carte. Non non, la curiosoté n’est pas un vilain défaut, la gourmandise non plus d’ailleurs.
Treize en vue, 40, rue Breteuil, Marseille 6e arr. ; résas au 04 91 48 21 28.
Formule midi 14 et 17,30 €. Formules 22 et 27 €. Carte 32-35 €.
Convainquante carte des vins (châ. grand Seuil, Beaulieu, la Gordonne, la Galinière ; dom. Tempier, Bodin).
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