De la Provence, les amis touristes ramèneront les fruits confits, les calissons ou les nougats mais quid des suce-miel ? Cette confiserie est née à Allauch. Allauch, ce n’est plus Marseille mais pas tout à fait Aubagne ; c’est une jolie commune qui tient tête au Garlaban et raconte Pagnol avec l’aide du chant des cigales et le poids du soleil écrasant les toitures en tuiles d’argile. Déjà en 1932, les aïeux de Georges Testa fabriquaient des chiques et des suce-miel. Mais kès-acquo un suce-miel ? Il s’agit d’un ruban de pâte de miel collé entre deux lamelles de papier. Pour le manger, il faut le serrer entre ses deux mains pour le réchauffer et décoller le papier du miel. Pour le reste, nul besoin d’un mode d’emploi. Le suce-miel ne se vend qu’à Allauch, nulle part ailleurs. « Et surtout pas en supermarché » s’énerve Georges Testa, l’arrière petit-fils Eymery, une vieille famille provençale. Du glucose, du miel, du sucre, des chaudrons en cuivre et on n’en saura pas plus car le secret de fabrication est jalousement gardé. Georges Testa ne dit rien sur les temps de cuisson, les températures, les proportions des ingrédients ni leur ordre d’assemblage. Et pour compliquer les choses, le mistral, la pluie ou le froid ont une incidence sur la consistance souple et le goût miellé dont seul le maître du suce-miel a les clefs. Derniers charmes et non des moindres : tout se fait à la main et l’usage de miels provençaux est impératif (« j’utilise des miels du Vaucluse et des Alpes de Haute-Provence car ceux des Bouches-du-Rhône sont trop puissants »). Qui prendra la relève ? Georges Testa se désole : « Les normes sont effarantes, les marges minces et plus personne ne veut travailler le dimanche ». Y aura-t-il un sauveur pour le suce-miel d’Allauch ?
Le Moulin bleu, 7, cours du 11-Novembre, 13190 Allauch ;
04 91 68 19 06. Tarifs : 5,45 € le sachet de dix suce-miel.
Il y a 35-45 ans je me régalais à déguster ces suces miels quand j’allais à ALLAUCH par le bus pour me faire une sortie qui me changeait des quartiers nord ? .